- saladier
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• 1660; adj. « qui se sert comme salade » 1580; de 1. salade♦ Grande jatte où l'on sert la salade, et d'autres mets. Saladier de porcelaine, de verre. « Il nous fit servir un saladier tout plein de [...] fraises à la crème » (Céline).♢ Son contenu. Il en a mangé un plein saladier.saladiern. m. Récipient dans lequel on sert la salade.|| Son contenu. Un saladier de laitue.I.⇒SALADIER1, subst. masc.Récipient creux et large à hauts bords, sans anses, dans lequel on prépare et on sert la salade, où l'on dispose des mets, des ingrédients, où l'on sert des boissons chaudes. Saladier de faïence, de cristal; casser des œufs dans un saladier. Quand parut un saladier plein de macaroni, le docteur murmura: « Bigre! voilà une bonne chose » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, En fam., 1881, p. 348). « (...) Tenez, Léon, mettez-nous le saladier sur la table, nous nous servirons... salade de cresson », dit-il à Jacques, en attendant que le domestique eût gagné la porte (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 150).— P. méton. Le contenu d'un saladier. Saladier de fraises, de crème, de punch, de vin chaud; un saladier de fromage blanc. Eh! Marie, cueillez un gros saladier de fraises... j'ai une faim! (ZOLA, M. Férat, 1868, p. 15).— P. anal., arg. Casque français des fantassins pendant la guerre de 1914-1918. Que je dépose d'abord mon saladier pour avoir le cerveau plus libre (ARNOUX, Cabaret, 1919, p. 250 ds ESNAULT, Notes compl. Poilu, 1957).— Pop., vieilli. En faire un saladier. Donner trop d'importance, exagérer quelque chose. S'est-on jamais assez foutu de c'vieux pétard, quand il en f'sait un saladier à propos de son trésor, et qu'i' nous t'nait la jambe et nous cassait l'bonnet avec ça! (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 215).Prononc. et Orth.:[saladje]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [1558 salladier « marchand de salades » (Rec. de doc. inédits concernant la Picardie, éd. V. de Beauvillé, t. 4, p. 296] 1660 saladier « récipient pour la salade » (OUDIN Fr.-Esp.). Dér. de salade1; suff. -ier. Fréq. abs. littér.:91.II.⇒SALADIER2, -IÈRE, subst.Arg. Personne qui raconte des salades, qui tient des propos embrouillés, mensongers. J'sais rien (...) et j'suis là à te raconter ma vie!... on est toutes les mêmes, des saladières et pas autre chose (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 68). Je ne savais pas qui il était, mais comme saladier, j'avais rarement rencontré son égal (SIMONIN, Cave se rebiffe, 1954, p. 187).REM. Salader, verbe intrans., arg. Discourir, raconter des salades. Du temps que les trois robins saladaient, Blairentôle f'sait du châsse à sa largue qu'était au fond d'la salle (BRUANT 1901, p. 149). La joie de marcher seulabre [tout seul] sans personne pour salader à mes côtés (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 209).Prononc.:[saladje], fém. [-
]. Étymol. et Hist. 1901 saladier « bonimenteur de foire » (BRUANT); 1953 saladière « personne qui tient des propos confus et mensongers » (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, p. 68); 1954 saladier « id. » (ID., Cave se rebiffe, p. 187). Dér. de salade1; suff. -ier.
1. saladier [saladje] n. m.ÉTYM. 1660, adj., « qui se sert comme salade »; de salade.❖1 Grande jatte où l'on sert la salade, et d'autres mets. || Saladier de porcelaine, de verre. — Par métonymie. Son contenu. || Un saladier de laitue, de fraises.0 D'abord il nous fit servir un saladier tout plein de mon dessert favori, des fraises à la crème.Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 389.2 (De 1. salade, B., 3.). ☑ Loc. fam. Faire un saladier de qqch. : en faire toute une histoire (Barbusse, le Feu, t. II, II, XVII).————————2. saladier, ière [saladje, jɛʀ] n.ÉTYM. 1901, « bonimenteur »; de 1. salade, B.❖♦ Argot. Personne qui fait des salades, embrouille tout par ses mensonges. — REM. Le mot est surtout usité au féminin.0 Désolée de ne pas pouvoir t'affranchir, Max; mais vrai, j'sais rien… et j'suis là à te raconter ma vie ! … Tu vois, c'est moi qui te trompe; on est toutes les mêmes, des saladières et pas autre chose !Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, p. 66.❖HOM. 1. Saladier.
Encyclopédie Universelle. 2012.